Azambuja - Villa Franca de Xira, Mon cinéma
km parcourus : 18 / cumulés : 2507 km
Etape morose voire triste en pleine zone industrielle puis banlieuesarde, temps gris, mais à l'orientation évidente. Et surtout... Surtout, se situer géographiquement à une trentaine de kilomètres à peine de la Terre Promise donne de grandes chances d'y être le lendemain. Je banni le doute cette fois et écris alors sur cette veille d'accomplissement mieux que je le ferai demain, pris entre soulagement et nostalgie précoce, trop boulversé sûrement, mieux que je ne le ferai après, trop romancé possiblement. 90 jours de marche et 2500 km parcourus, bilan difficilement résumable...
2500 km dont j'ai vu des paysages différents, des plaines à la montagne, des déserts aux grandes villes, [...] 2500 km de rencontres aussi, des gens surprenants, des pétillants, des mieux et des pires, des cas, une révelation, des cons, aussi. Ce mixe reste très positif et n'a fait que renforcer le cylindre de ma foi en l'être humain. Et je pense que si, si, on pourra la sauver notre étoile en s'aidant mieux dans nos chemins. Même si je n'ai pas gagné de Cesar et ne suis pas parti dans la vraie jungle, je tenais à remercier profondément tous ces gens, au Portugual, en Espagne et en France qui m'ont remis concrètement dans le droit chemin, qui ont fait preuve de vraie générosité envers moi et aussi tout le reste et non le moindre : les sourires, les mots d'encouragement, les gestes, les klaxons, les commentaires sur ce blog, les dénigrements et les désencouragements boostant aussi... Et il va sans dire toutes les marques qui sont toujours arrivées au moment opportun de mes proches, famille, amis, mes acrobates de ma chance que j'ai hâte de revoir même si chaque absence traîne sa part de doute de retrouver ceux qu'on aime...
90 jours d'autant d'actes manqués que de synchronicité, où je suis passé par des sentiments et sensations si nombreux, beaucoup et son contraire, [...]. 90 jours de solitude aussi, même si souvent accompagnée en Espagne. 90 jours pour apprendre, savoir être un pélerin et tout ce que ça procure. 90 jours où j'espère avoir touché d'un peu plus près nos chemins, d'avoir été à la hauteur de mon projet. 90 jours où j'ai pris un malin plaisir à me mettre en scène à travers ce blog et dans mon carnet de route. En cette veille de fin, je finirai en disant qu'il serait de bon ton d'avouer avoir trouver les réponses, de m'être amélioré, d'avoir "trouvé" ce que je "cherchais". Mais...Alors je n'ai pas trouvé la réponse à mes "pourquoi", je n'en attendais pas moins ni plus mais j'ai découvert le comment trouver pourquoi. Il faut que je me l'imprime aussi tant j'ai envie de garder ce trésor sur et au fond de moi comme on garde un mystère : le chemin, bien sûr. Evidence ? Pas tant que ça. Vivre et penser savoir sont si loin l'un de l'autre. Et puis, la quête en laquelle je croyais avant de partir et le chemin sont deux notions bien différentes, l'une est obssetionelle, l'autre peut-être doux, l'une connaît son but avant, l'autre ne le sais qu'après [...].
Et puis, et puis en cette veille de fin, fatigué et emerveillé, la solitude ayant relativement éte longue, aussi, j'ai ce fantasme impudique, fou et incorrect, que quelqu'un m'attende à Lisbonne. Pas que je crève l'amour. Juste pour sublimer encore plus l'acte. La beauté d'un prince parti délivrer sa princesse. Il ou elle se loverait dans mes bras et me dirait, dans un souffle, un soupir, comme un secret, qu'il n'y a rien à voir dans ses histoires mais seulement moi...et mon cinéma...
In fine...