Perth - nulle part, Irejo
Deux ans après, rien n'a encore réussi à concurrencer cette petite vie à part que fut celle de pélerin. Je suis parti le 28 mai 2007 de mon appartement à Paris et suis arrivé à Lisbonne le 26 août de la même année, après plus de 2500 km et 90 jours de voeux pédestres racontés, en partie, dans ce blog. J'ai pensé à lui donner une seconde jeunesse, l'épurer de ses fautes de frappe et d'orthographe, y ajouter quelques passages de mon carnet de route ou encore accroître sa visibilité web. Mais je vais plutôt le laisser dans son authenticité, n'en déplaise aux Pivots en herbes...
Pourquoi un article aujourd'hui, moi qui suit sur d'autres routes en Australie - même si le rôle de l'exilé n'arrive pas à la cheville de celui de pélerin - ? Car j'ai tenu ma promesse d'une marque indélibile de nos chemins. Le mot "chemin" a donc sa (grande) place en langue espérantiste sur ma cuisse droite. La séance de tatouage a été une pure merveille, l'occasion de me replonger dans mon pélerinage, et, même, de donner envie à mon tatoueur de Perth d' "enfin" y aller. Nos chemins continuent, oui, plus que jamais. Ce tatouage s'inscrit dans les trois dimensions temporelles : le souvenir du passé de pélerin dans son message, la saudade et l'espoir du présent de l'exilé pour l'endroit de sa réalisation, le futur par sa présence à vie et car je n'en resterai pas là. L'esperanto est une langue humaniste créée par Ludwik Zamenhof dont j'admire beaucoup la vie et le dévouement pour rassembler les peuples. Je n'ai pas vraiment chômé après Lisbonne. Je cherche encore et malgré le doute - ou plutôt avec le doute - j'avance. Avec fermenté, je prends définitivement le chemin comme choix de vie. Même si l'amour de mes proches m'empêche d'aller jusqu'au choix radical et ultime de mon jongleur de Lisboa. Et puis... Et puis de tout ça il me reste cette fabuleuse, apparemment même inébranlable, foi en l'être humain. Et je conseille à tous les désabusés d'aller faire un tour, de se chaussez, d'aggriper un bâton ou autre chose et d'inventer leurs chemins. De se laisser bluffer par la générosité des autres, de leurs propres capacités à se dépasser et par le puit d'amour qui reste caché au fond d'eux. Et Carpe Diem à vous cette fois, si tant est que viennent encore s'échouer quelques lecteurs au gré du vent virtuel.
Irejo, mes points de suspension...