Chemin faisant (part 2)
Pause à San Juan de Ortega
C'est la marche lassive, difficile, légère, apaisante due à la solitude ou magnifisciante.
C'est l'attention portée à ses pieds, ses jambes, son dos, la clareté de son urine pour juger de l'hydratation de la machina...
C'est le nouveau rapport avec la nourriture génératrice et dynamisante, l'importance réelle du petit-déjeuner et de l'eau.
Ce sont les rencontres en toute simplicité, les "hola", "buen camino" ou autres "ultreïa" lancés à lomgueur de journée. Ce sont les pèlerins qui deviennent familiers, les attentionnés, les beaux, les jeunes, les vieux, les cons, les adorables de tous pays...
Ce sont les bobos, le temps inhospitalier, les insectes, les routes cabossées, les dénivelés qui paraissent infranchissables.
Ce sont les pentes douces, le plat, l'herbe moelleuse, le temps clément, le vent rafraichissant.
C'est le repos, les nuits et siestes parfois, les break, les douches, les repas et tous ces moments requinquants.
Ce sont les choses de la vie qu'on connait déjà mais qu'on redécouvre en profondeur, comme un enfant.
C'est le quotidien d'un pèlerin de Saint Jacques de Compostelle.