Le chemin avant le chemin
J'ai lu sur un blog, il y a peu, un ancien pélerin jacquaire qui disait que "le pélerinage de Saint Jacques commence à partir du moment où on prend la décision de l'entreprendre". Mon chemin a commencé, en effet, depuis ce jour là. Je passe par des stades de légereté absolue, à la limite de l'euphorie, par des stades de remise en question, de souvenir, de démons qui reviennent, toujours plus fort, me harceler au quotidien. Mais le doute, le doute sur le chemin, a presque disparu. Les obstacles fondent avec parfois de la facilité, d'autres fois un besoin de persévérance mais toutes mes craintes sur ce qui pourrait m'empêcher de partir semble s'évaporer peu à peu. Certains, comme acrobule-A m'aident avec une force improbable par rapport à ce qu'elle endure : ["tu n'es plus tout seul dans ta décision en en parlant aux autres, ainsi ils te proteront jusqu'au départ"]. Elle a si juste dans ces mots car le doute appartient si vite aux décisions "secrètes"...D'autres, comme acrobule-J me confortent avec tendresse en quelques mots dans les raisons de mon entreprise ["retrouver le sens de la vie est une chose précieuse"]. Certains me disent vivre le chemin par procuration ["je le vivrai à travers toi car c'est comme ça, en agnostique, que j'aurais souhaité le faire si j'en avais eu le courage"] (acrobule-MP) et donnent tout son sens au titre de mon blog. D'autres encore font preuve d'un adoubement à mon égard que je n'aurai pas soupçonné comme acrobule-B ou funambule-M...Il est difficile de se tenir loin de tout égocentrisme à la conception d'un blog et l'avant-chemin raconté en est dépourvu. J'en suis désolé, désolé de peut-être prendre trop au sérieux ce futur passage, de peut-être avoir trop foi en moi dans l'aboutissement de ce périple...Mais le chemin avant le chemin est un chemin. Et si ça devait être juste ça, ce sera juste ça. Car la notion même de chemin me passionne, la notion même de quête m'obsède et me porte depuis mon enfance. De ce cauchemar d'enfant répétitif à mes envies fortes de partir seul, de faire le grand voyage que je n'ai jamais réussi à entreprendre. Je me souviens d'une carte que mon étoile-TF m'avait offerte pour un de mes jeunes anniversaires. Un chien-humanoïde tenait son baluchon et suivait une pancarte où était inscrit "bout du monde". Pour les hommes de l'ancien continent, le bout du monde, c'était la pointe ouest de l'Espagne. Je me suis toujours vu en ce personnage et elle aussi s'amusait à me le dire. Moi qui cherchait des signes de mes étoiles...